



GIALLO




Turin. Un maniaque zigouille méchament de jolies jeunes femmes.
Secoué (et secondé) par Linda, la soeur de la dernière disparue, l'inspecteur Enzo Avolfi précipite les choses : la jeune fille est peut-être encore en vie et il faut plus que jamais débusquer et anéantir le meurtrier.
Yellow (ou Giallo pour la version italienne) est son nom ; un sobriquet lié à sa peau jaunie par une affection.
L'entêtement et la perspicacité du duo d'enquêteurs percera finalement à jour l'identité de ce monstre.
Hélas, Yellow meurt avant d'avoir révélé la cachette dans laquelle il tenait prisonnière sa dernière victime ...
L'Argento nouveau est arrivé.
Et, une fois de plus, la réaction qui domine au premier visionnage s'avère la déception.
Nous voici encore pris à rebrousse-poil !
Le titre, l'argument, le trailer ... toutes ces infos glanées pèle-mèle sur le net ou au fil de la presse auguraient un retour plein de promesses sur les terres coutumières du thriller italien.
"Giallo" !?
Argento s'est fait le pape, le créateur haute-couture de ce genre aussi codifié et délicieusement pervers qu'absolument savoureux.
Le titre de cette dernière oeuvre s'affirme donc bel et bien comme un nouveau pied de nez !
Naguère, "Ténèbre" feignait déjà de prolonger et clore la trilogie des Trois Mères pour s'avouer en réalité une oeuvre indépendante et totalement différente des deux précédentes ; de la même manière, ce "Giallo" s'ingénie à brandir les oripeaux d'un genre qu'il semble vouloir désormais réduire à néant !Tout y est pourtant : des traumatismes plus qu'il n'en faut, un tueur répugnant, des victimes essentiellement féminines et plus que jamais jeunes et belles ...




Toute l'habilité du cinéaste réside ici dans l'utilisation appliquée et appuyée de la déconstruction.
Effectivement, le sabotage ne peut qu'être volontaire !
On a l'impression devant cette oeuvre que Dario Argento désire en finir avec ce qui lui colle à la peau, qu'il veut faire table rase ; et il se plait visiblement à casser brutalement tous ses beaux joujoux.
Pas d'emphase, donc, pas de suspense non plus ...
Pas de doute ni de revirements quant à l'identité d'un assassin curieusement tant monstrueux que finalement ridicule (cette identité sans plus d'enjeux ni d'intéret est d'ailleurs platement dévoilée au bout d'une petite heure et le visage du tueur pratiquement montré dès le départ !) ...
Semblablement, les circonvolutions d'une enquête nébuleuse se voient ici remplacées par un statisme appuyé et un appauvrissement extrême des péripéties ;

Les protagonistes passent davantage de temps à déblaterer, à téléphoner ou à arpenter les rues de Turin (à pied ou en voiture) qu'à rebondir sur des indices pratiquement inexistants (ou en tous les cas inexploités !).



Et la perversité, le sadisme, l'inventivité macabre dont le réalisateur nous régalait lors de ses superbes scènes de mise à mort se retrouvent ici singés, tronqués ou tout bonnement passés à la trappe !
Au lieu de cela, à la place des habituels éclats baroques ou barbares, Argento choisit de se complaire dans la crasse, le nauséeux ...
La mort ne s'enlumine plus d'extases ni de voluptueux jeysers de sang et de couleurs, elle s'affiche cradement au sein d'un univers glauquissime et misérable.
Et finalement, continuellement dans le "réalisme" et le "refus" (refus de générosité, de facilité mais aussi d'esbrouffe, refus des canons et des habitudes ...), l'oeuvre s'avère plus que cohérente.
Depuis plus de 10 ans, c'est par le biais de l'amaigrissement, de la sécheresse et de la crudité que le cinéaste retravaille ses obsessions créatrices.
"Giallo" en témoigne comme l'aboutissement le plus extrême !
Appauvris, désarticulés, réduits à leur plus simple expression, la trame, ses protagonistes, les clichés, la mise en scène elle-même ..., l'ensemble des enjeux, exhibent cruellement toute leur lassitude et leur superficialité.
Et pourquoi pas, après tout ?
Chacun, ces personnages rebattus d'inspecteurs, de jeunes femmes suppliciées ou en recherche, de maniaques ..., le spectateur lui-même, saturé de visionnages, de films et d'images, ... tout le monde est fatigué.
Seigner et Brody arborent tout du long des figures de carème, des cernes et des blessures intimes.
Les meurtriers psychopathes des oeuvres d'antan ont cédé la place à un monstre pitoyable au look aussi improbable que risible ...





La beauté se trouve relèguée aux oubliettes où elle est massacrée à coups de marteau et de sécateur (Yellow défigure complaisament ses trop jolies victimes).



Linda a beau s'acharner à remuer sans cesse l'inspecteur, à pleurer et à crier ... elle ne réussit en définitive qu'à souligner la lenteur mortifère qui a tout gangrené ; la vie comme une antichambre de la mort, résumée à cette attente atroce des victimes ficelées sur l'établi d'un maniaque qui, lui aussi, prend tout son temps pour les torturer et les mettre en charpie.


Dans la même veine, l'inspecteur est dépeint comme une sorte de mort-vivant : terré dans les sous-sol du commissariat, vivant là sur son lieu de travail, environné des clichés repoussants des victimes, des scènes de crime et des assassinats ; constamment laconique, inquiet et mystérieux, il arbore une éternelle mine déprimée et fume cigarette sur cigarette ...

Le parallèle établi entre ce policier et l'assassin s'épanche insistamment : mêmes douleurs, mêmes univers souterrains, même rapport familier avec la mort ... cette rémanence des clichés mortuaires et ces traumas liés à l'enfance.
Enfant, Avolfi a surpris le meurtre de sa mère ; il l'a vengée, retrouvant par hasard le tueur qu'il a sauvagement éliminé ; mais il n'en est pas sorti indemne (il conserve maladivement le couteau de boucher, arme des deux crimes).







Tous deux livrés dès l'enfance à la brutalité et à l'injustice du monde, privés de l'amour maternel et trop tôt confrontés à la solitude et à la violence !
L'Enfance ne se trouve donc nullement préservée ; les scènes des flash-back s'affirment d'ailleurs comme les plus cruelles du métrage (la mère de Yellow ; le meurtre du boucher par Avolfi enfant).


L'attitude "puérile" et folle du tueur en série qui suçote une tétine tout en se masturbant devant les images de ses proies, qui se baffre de crème chantilly avant de les découper ou qui pisse en ricanant dans un évier, insiste encore davantage sur la désolation générale d'un monde qui n'a même pas su épargner ses rejetons !
Mais si avec ce "Giallo", Argento semble continuer dans l'épure "brute de décoffrage" franchement inaugurée depuis "Card Player" (ou même "Le Syndrôme de Stendhal"), paraissant tout à la fois durcir et délayer son trait d'oeuvre en oeuvre, c'est peut-être ici la première fois qu'il saborde consciencieusement son argument, son histoire.
Bien sûr, jusqu'ici, les archétypes, détournés, remaniés ou non, étaient toujours de mise, bien sûr, ses "contes abracadabrants" reposaient sur des incohérences constantes et une sorte de surréalisme, mais on se laissait volontiers bluffer par les effêts ou les contrepieds de la mise en scène. L'intrigue souvent simpliste et redondante ménageait pourtant toujours son lot de surprises, de trappes et de gimmicks ... ; et on s'amusait à se laisser porter par ces aventures absurdes et cauchemardesques. Le raté intégral de "Vous aimez Hitchcock", lui-même, respectait malgré tout le "cahier des charges" et proposait une véritable histoire ; et "La Terza Madre", bien que décriée, trépidait comme un épisode foutraque de Rouletabille chez les sorcières ...
Dans"Giallo", la trame s'avère exangue, réduite à l'état de squelette (et un squelette bien désarticulé !). Les séquences se répètent sans jamais rien apporter de bien neuf (pas même stylistiquement !).
L'intrigue est resserrée, peu étendue dans le temps, et centrée sur les événements qui amèneront la capture du psychopathe, mais, rien n'est fait en fin de compte pour souligner l'intéret, l'importance de ces moments ..., bien au contraire ! Tout parait pour ainsi dire absent, fortuit, sans echos ni saveur ... Le suspens et l'angoisse ont curieusement déserté le navire.
La dramaturgie feint des rapprochements, des passerelles, des interrogations qu'elle ne se donne jamais la peine de creuser : elle souligne les ressemblances de ses deux personnages masculins (le flic et le tueur) sans en tirer profit ; les zones d'ombre des "gentils", leurs incohérences ou leurs mystères ne s'avèrent pas plus exploités ... Le scénario et les dialogues fourmillent pourtant de "perches" que Dario Argento feint de brandir sans jamais les expliciter : l'étrange solitude du mannequin vedette, le comportement limite pathologique d'Avolfi (par exemple, cette séquence où il observe Linda qui dort) et ses antécédents traumatiques, ses rapports avec son supérieur (semblable à un père de substitution), les rapports entre les crimes du maniaque et son passé (il abandonne un cadavre dans le cloitre où il avait été élevé)...
Sans parler du meurtrier lui-même ! Là, le réalisateur s'est totalement "planté" (quand à savoir jusqu'où il en avait conscience !?) Ce "Yellow" s'avère peut-être le plus grand handicap du film et indéniablement le plus improbable et le plus "mauvais" de tous les maniaques argentiens. C'est réellement l'incontournable "loupé" de l'oeuvre puisqu'à aucun moment il ne parvient à effrayer (peut-être encore un peu au début, lorsqu'on ne l'a pas complètement vu ...)
Son profil et ses motivations demeurent assez nébuleux bien que les dialogues, plus que jamais creux, distillent à foison des banalités du genre "Il hait la beauté", "C'est un malade" ...etc, etc ; son passé et son histoire singés à coups de flash-back jouent sans imagination les refrains de la misère et du rejet ... Et que dire de son look seventies, de son faciès pitoyable et ridicule, de ce gros bide et cette bouche édentée ... La trivialité décomplexée de Dario Argento à l'égard de son nouveau "malade" ne fait hélas qu'enfoncer le clou, nous faisant franchir illico les frontières, jusqu'ici incertaines, qui nous séparaient du nanard avoué !




Dario Argento, perdu dans une nouvelle alliance italo-américaine (le film a été coproduit par des distributeurs ricains) a-t-il été victime de pressions ? La rumeur évoque des coupes et un montage dictés par d'autres et indépendants de sa volonté (en même temps, c'est ce qui a été dit bien (trop ?) souvent à sa décharge !). On sait que Claudio Simonetti, refusé pour la musique, a été remplacé par Marco Werba (qui ne fournit rien de bien trancendant !) ... Alors ? Argento a-t-il sciemment massacré son boulot ? Un scénario moins négligé aurait cependant pallié à la paresse globale de sa mise en scène.
Car, au bout du compte, qu'avons-nous à nous mettre sous la dent ? Et bien, pas grand chose de franchement marquant ! Des décors soignés et bien photographiés, le choix plutôt judicieux d' extérieurs évocateurs, Turin joliment filmé, cette séquence plutôt photogénique de l'évasion de la jolie mannequin (avec des décors et des teintes bien sentis), scène qui s'achève hélas sur l'irruption attendue et foireuse du tueur ;






L'appartement et la "salle d'opérations" glauques de Yellow, les flash-back soignés (mais sans grande inovation !), le meurtre du boucher par Avolfi enfant et ce couteau que l'on voit un instant trouer méchament l'abdomen de l'homme, quelques cadrages ostentatoires et réminiscents et l'harmonie générale des éclairages et des coloris ... Rien !



Le gore presque excessif de "La Terza Madre" a lui-même disparu, remplacé par quelques inserts faussement choc (une tête défoncée à coups de marteau, ce doigt tranché qui pisse du ketchup, des coups de couteau, la chute finale du meurtrier ...) Là encore, tout suinte le baclage et l'absence.





Et, comme dans la plupart de ses dernières productions, Argento se contente ici de se plaggier, repiquant paresseusement ça et là des tics et des idées (qu'il copie en nettement moins bien, de surcroit !) : aveu de panne d'inspiration ou de mauvaise volonté, clin d'oeil aux afficionados ou rappel mal avisé (étant donné le désastre !) qu'il est bel et bien derrière la caméra ?
Ainsi ce moment où la touriste japonaise quitte la boite de nuit, surprise par une pluie battante, peut remémorer "Suspiria", les clichés sordides et le domaine du maniaque ravivent le souvenir de "Ténèbre", le doigt tranché sadiquement ramène au "Sang des innocents" et la chute laborieuse de Yellow repompe le final du "Chat à 9 queues" ...
Quant à la caméra, évidemment mobile et expressive, elle parodie totalement gratuitement les prouesses d'antan ; elle monte ou descend, débutant un plan au ras du sol et des pieds des personnages ou descendant sur eux depuis les cimes embourgeonnées des arbres d'un parc, le haut et le bas se trouvant là encore stigmatisés par l'emploi récurrent d'escaliers que les protagonistes gravissent ou dévalent sans cesse ... Et dans le rêve-souvenir d'Avolfi, le parti-pris d'une image qui tangue insistamment s'avère hélas aussi superflu que désagréable !
Pour le trait d'esprit, le côté raffiné et matois (et ici totalement bateau), Argento va jusqu'à surligner le "Giallo" de son titre, ce jaune de la peau du malade et de son surnom, en utilisant ostensiblement la dite couleur dans ses décors, ses éclairages ou par le biais des accessoires (un gobelet de café, un stabilo, des roses, les sièges de la voiture d'Avolfi, le crépis lépreux de l'immeuble du meurtrier, ce hall et cet escalier de l'hopital ...)
Tout ceci, là encore, demeure stérile, fermé, raté ... L'enfermement des victimes du psychopathe correspond hélas on ne peut mieux à celui de l'inspiration du réalisateur !
Et si l'on rit, c'est davantage de dépit (et pour le coups, carrément jaune !) que grâce aux élucubrations, aux trouvailles ou aux extravagances argentesques : Emmanuelle Seigner, tout d'abord méprisée par le flicaillon de service, doit suivre un livreur de pizzas pour parvenir à l'inspecteur ; Avolfi troque des romans glanés chez les bouquinistes contre des informations ; les derniers mots d'une victime japonaise (tout de même bien égorgée !), enregistrés in extremis, seront traduits dans un marché couvert par un jeune poissonnier asiatique amateur d'herbe ; la vengeance sanglante d'Avolfi adolescent se déroule dans le surprenant décor d'une boucherie ; le tueur a la jaunisse et s'avère chauffeur de taxi, mais l'intrigue comme la Police semblent totalement ignorer cette piste ; le "héro" a constamment une clope au bec et en offre à qui en veut (même au médecin légiste en plein examen !) ; l'incorrection et la trivialité cradingue du maniaque se fait presque réjouissante : il éructe, se baffre, se branle et urine tel un organe, aussi dégoutant que pitoyable ! ... On retrouve bien ce décalage permanent des êtres et des situations cher au cinéaste , mais cependant la sauce ne prend pas et les étrangetés sonnent comme des erreurs !
Le casting, plutôt "classe" pour un film de Dario Argento, n'est pas davantage exploité : Seigner n'a rien d'une grande actrice mais elle se révèle, ici, proprement agaçante et, qui plus est, presque laide ; sa blonde mollesse, son côté possiblement acidulé, tournent au vinaigre.



Las ! Que Dario Argento lâche une bonne fois pour toutes ses collaborations (et ses capitaux) amerloques et qu'il ne se hasarde plus dans le bidouillage de telles commandes ! Muselé, restreint, contenu, et finalement dénaturé, il ne s'affiche plus dans ce "Giallo" mensonger que comme l'ombre de lui-même ! Au final, le résultat tient davantage du téléfilm et du simulacre indigne que de l'oeuvre à part entière au sein d'une filmographie, quoi qu'on en dise brillante ...
Que s'est-il passé ? Quelle est la part de responsabilité du cinéaste dans le produit fini tel qu'il nous est présenté ? A quelles concessions, quels renoncements, quels remaniements a-t-il du faire face ? L'adepte, le fan indécrotable, ne peut concevoir que le maestro a sciemment conçu et validé ce ratage ; il lui cherchera toujours toutes sortes de prétextes et d'excuses ! (Le médiocrissime "Vous aimez Hitchcock" , certes commandé et coproduit par la téloche italienne, n'avait justement rien d'américain et était déjà pourtant bien revendiqué par Argento : pas d'autres contraintes que celles du "formatage" forcément lié au petit écran ... , pas d'autres coupes et limitations que celles de l'autocensure et d'un budget évidemment plus chiche ... L'oeuvre, bien que mineure, n'en demeurait pas moins complètement loupée elle aussi ! Alors ?)
"Giallo" s'avère un Ovni ; un de plus, dirons certains ... Mais, le plus étonnant, en regard de toutes ses faiblesses et de ses manques, réside dans le fait qu'on ne s'ennuie pas un instant à sa vision : creuse, risible et pratiquement insipide, l'oeuvre réussit cependant à capter et à maintenir totalement l'intéret du spectateur ! Une gageure ! ? C'est peut-être, finalement, la démonstration plus que jamais inattendue de tout le talent et l'habileté d'un cinéaste roublard, iconoclaste et décomplexé.


Argento a réalisé le parfait film-fantôme, surjouant et poussant dans leurs retranchements et jusqu'à la caricature nonsensique tous les rouages et les ficelles de ce qui faisait son cinéma : une pseudo-intrigue revisitant toujours les mêmes obsessions, une trame au prétexte cathartique, des acteurs conçus comme des symboles et continuellement cantonnés dans le non-jeu, une absence éloquente de réelles péripéties, un assemblage faussement foutraque d'archétypes, un mépris, un refus, de la logique, de la vraissemblance et du conformisme pourtant assortis d'un illusoire réalisme, un tissu complexe et anticonformiste d'influences, de renvois et de réminiscences (celles des protagonistes (leurs obsessions, leurs traumas, leur symbolique ...) mais surtout celles de Dario Argento lui-même !) ...

"Giallo" simule sans cesse sans jamais rien offrir de ce qu'on attendait ; le trait parait esquisser une figure familère pour mieux se suspendre dans le vide ou pour biffurquer aussitôt dans une direction inattendue ! Ici encore, Argento a en fin de compte réussit ce qu'il a toujours indéniablement gagné : nous surprendre et nous provoquer ! Après tout, peu importe la manière ...
Et si le Giallo est bel et bien mort, ce "Giallo" quasi conceptuel s'en fait l'atone et curieuse célébration !
4 commentaires:
ya deja un dvd de dispo? j'ai pas lu ton review, jfais ça des que j'ai plus le temps. jpeu te donner mon mail si tu veu^^
à Psikopat57 : pas encore de Dvd, mais toujours moyen de trouver ce que l'on désire via le net ; laisse-moi ton e-mail ou contacte-moi quand tu veux par mon compte facebook ; à bientôt
Argentesquement vôtre.
Pascal
Critique intrigante...
Pas encore vu ce "Giallo" mais pour ma part,contrairement à vous,j'ai bien apprécié "vous aimez Hitchcock?",certes mineur mais pas désagréable.
Je viens de voir ce Giallo ovniesque, que je n'ai bien évidemment pas aimé (quand on adore Suspiria, Inferno ou Phenomena, dur dur d'aimer les dernières oeuvres du Maestro). Néanmoins, j'apprécie beaucoup cette critique, très bien écrite et construite, qui soulève toute l'ambiguité et le paradoxe d'un pareil film. J'irais presque à dire qu'elle donne à l'apprécier, tout du moins à le réévaluer, grâce à ce contexte si particulier, ce mystère si captivant d'un potentiel suicide artistique d'un homme qui jadis fut un véritable artiste. Un mystère malsain, comme l'est le film, en quelque sorte, car même si ses fans savent qu'il est fini, Argento continue de les fasciner et de les emporter avec lui dans sa dégénérescence filmique...
Juste un petit bémol à cette critique au demeurant très juste et pointue : il y est omis qu'Adrien Brody tient également le rôle du tueur, dont un habile anagramme camoufle l'identité. En fan de Argento et en producteur de la "chose", on finit par se demander où est vraiment la part de concession et de sabotage, de la part de l'acteur (comme du réalisateur). Un rapprochement des deux antagonistes qui rajoute un flou succulent sur les intentions d'une pareille oeuvre insaisissable, et qui verse allègrement dans le sens de cette critique qui-n'aime-pas-mais-qui-aime-quand-même, comme on aimerait en lire plus souvent.
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