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"Suspiria, Argento, le Giallo : influences et descendance" : derrière ce nouvel intitulé j'aimerais m'attacher à présenter de nouvelles oeuvres, certaines méconnues ou oubliées, d'autres franchement célèbres ; leur point commun : cette idée de la parenté, de la filiation, ces liens flagrants ou plus subtils avec le courant giallesque et l'oeuvre de Dario Argento en particulier ...
On sait que, grosso modo, le Giallo a connu son heure de gloire sur deux décennies (de la fin des années 60 au début des années 80) ; tout au long de ce site, j'ai désiré mettre en avant l'inventivité, la singularité et l'exemplarité du réalisateur de "Suspiria", son approche et sa fidélité (ou ses infidélités) à ce genre cinématographique, un genre à la fois très "délimité" (ses clichés, ses "obligations", son cahier des charges ...) et en même temps beaucoup plus riche, varié et poreux qu'il n'y semblerait de prime abord (j'ai déjà pu en livrer quelques aperçus au fil de mes papiers : certaines oeuvres lorgnent vers l'horreur ou le fantastique, d'autres vers le drame psychologique, le polar ou la critique sociétale ...)
De la même manière un courant en entraine souvent un autre (le Krimi qui accoucherait du Giallo qui enfanterait le Slasher ...) dans une continuité thématique et stylistique qui n'amène parfois que peu de différences ...
Depuis quelques années et en dépit du formatage et du développement de l'industrie cinématographique, cinéma et cinéphilie s'épousent pour revisiter leur passé (pour le meilleur et pour le pire !) ; je ne m'attacherai pas à la paresse généralisée du remake, plutôt à toute cette nouvelle génération de réalisateurs nourris au cinéma non pas seulement "classique" mais également et surtout au cinéma de genre qui amènent une résurgence des courants les plus obscurs du cinéma-bis (Tarantino s'affichant sans doute comme l'exemple le plus flagrant (et malgré tout le plus "consensuel") de cette réinvention jouissive du cinéma dit d'exploitation ...) et on peut ainsi remarquer que le Giallo revient lui aussi au gout du jour aussi bien en Europe ( "Amer", "Occhi di cristallo", le récent "Masks" ...) qu'ailleurs (l'emblématique succès de "Black Swan" aux States ...)
Le Giallo est-il jamais mort en fait ?
Les délires chromatiques, les intrigues tarabiscotées, les tueurs à l'arme blanche, ce gout des fétiches et de l'effêt gratuit ... ont-ils jamais vraiment déserté les écrans ?
En même temps, Argento, Bava et leurs congénères n'ont finalement rien inventé : en dehors de leur talent souvent indéniable et de leurs influences revendiquées (l'Expressionnisme, le film noir, la Hammer, Disney ...), on peut être surpris de retrouver ailleurs et dans des oeuvres plus anciennes ou moins reconnues ce gimmick, cette idée, cette image que l'on croyait unique ...

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