Attention, spoilers !

La plupart des critiques et des développements proposés dévoileront des indices et des informations qui pourraient fausser l'effêt de surprise et révèler les dessous et les résolutions des oeuvres citées ...

A bon entendeur ...


Que cela ne vous empêche pas de me visiter, de me lire et de me laisser vos remarques.

dimanche 3 janvier 2010

Deliziosi Gialli 2 : L'Etrange vice de Mrs. Wardh


L'ETRANGE VICE DE MRS WARDH



Vienne devient le théatre d'une vague de crimes : des jeunes femmes sont lacèrées à mort par le rasoir d'un maniaque.
C'est dans ce contexte angoissant que Julie Wardh regagne la capitale autrichienne avec son mari diplomate.
Tout d'abord inquiétée par la réapparition de Jean, un ancien amant avec lequel elle entretint une liaison aussi inoubliable que destructrice, la jeune femme est rapidement tourmentée par le psychopathe qui trucide bientôt son entourage avant de la viser directement !
Le beau George ayant réussi à gagner ses faveurs, saura-t-il préserver longtemps Julie du rasoir affuté du criminel ? Lorsque Jean (l'ex "zinzin" que tout paraissait incriminer) est tué à son tour, Mrs Wardh accepte de s'enfuir en Espagne avec le bellâtre.
La nouvelle de la mort du serial-killer viennois semble y survenir à point ; hélas, rien n'est terminé et Julie ne tarde pas à se rendre compte qu'elle s'avère plus menacée que jamais !

C'est en 1970 que Sergio Martino s'essaie pour la première fois au Giallo.
Le genre, dynamité avec superbe par Dario Argento, entame alors sa pleine ascension.
Lorsqu'il réalise "L'Etrange vice de Mrs Wardh", Martino n'a pas 30 ans et pourtant ce coups d'envoi se révèle déjà une belle réussite !
Déversant son savoureux coktail de frisson, de style et d'érotisme, l'oeuvre inaugure fièrement les gialli à venir, élevant le cinéaste au même rang que ses illustres confrères : Bava, Fulci ou Argento ...

Le Giallo selon Martino s'avère aujourd'hui peut-être plus daté et plus kitsch que ceux de ses célèbres maitres ; avec ses emprunts appuyés aux fumetis et au roman-photo, ses acteurs emblématiques (Fenech, Hilton, Rassimov, De Mendoza ici (et dans bien d'autres !) : stars incontestées du genre !), ses trépidations, ses bidouillages et son enthousiasme très "Série B", le thriller "jaune" gagne ici en générosité et en jubilation ce qu'il a perdu d'un autre côté en sophistication : le baroquisme visionnaire et le cynisme d'un Mario Bava ou la beauté vénéneuse et intello, le sadisme et la maitrise stylistique du grand Dario ...
Sergio Martino n'est ni un précurseur ni un poseur ni un théoricien, seulement un admirable metteur en scène qui saura tout mettre en oeuvre pour s'acquitter le mieux possible de sa tâche : réaliser un film aussi chouette que divertissant.
Chez lui, le style (impeccable !) ne supplante pourtant jamais le fonds et le message ne dépasse pas les archétypes d'habiles intrigues policières pleines de rebondissements et de tiroirs ; les nanas se dénudent prestement, les tueurs usent et abusent des sacro-saintes armes blanches, les rêves et les flash-back ménagent la part nécessaire d'onirisme et d'étrangeté, les complots et les machinations les plus improbables sourdent continuellement au sein des couples et des familles ... et on se contrefiche de toute logique et de toute dimension psychologique un tant soit peu fouillée !


Avec Martino, le Giallo assume d'une façon tout aussi candide que potache toute l'artificialité et la puérilité de ses systématiques.
Professionnel et inspiré, le cinéaste demeure cependant constamment modeste : nulle mise en abime et nulle auto-congratulation ; et même si, au fil de ses oeuvres, il tentera l'air de rien de renouveller le genre, l'orientant tour à tour vers la démonologie (Tutti colori del Buio/L'alliance infernale), le slasher (Torso) ou le conte fantastique (Tuo vizio ...), le réalisateur reste fidèle à ses prérogatives : satisfaire son spectateur envers et contre tout en ne "pètant jamais plus haut que son cul" !

Mais sous ses aspects immédiatement simplistes et progammatoires, le Giallo martinien recèle son lot de constantes et de singularités.
A commencer par ce côté "égrillard", cette sensualité décomplexée et bon enfant (par ailleurs typique du cinéma dit d' "exploitation") que les maitres du genre (Bava et Argento) préféraient traiter nettement moins frontalement.


Et le titre de cette première incursion donne le ton d'emblée : "L'Etrange vice de Mrs Wardh", d'ailleurs moins représentatif du film lui-même (ce soit-disant vice passant assez rapidement à la trappe !) que de l'oeuvre du réalisateur dans son ensemble.
Et de quoi s'agit-il, en fait ? Du penchant sado-masochiste de la troublante héroïne ?
Le film n'a pas débuté depuis plus de cinq minutes que surgit un beau flash-back qui nous propulse dans la mémoire de Julie :
Une automobile garée en forêt ; à l'intérieur, une discution houleuse entre la belle et son amant. Visiblement affectée, Julie sort brusquement et fuit sous la pluie battante ; l'homme la rejoint, il la giffle violemment à plusieurs reprises.

Elle se retrouve à terre, lui sur elle ; il déchire son pull avant de la posséder passionnément sous l'averse photogénique.
La boue, les feuilles, la pluie, les beaux nénés blancs d'Edwige Fenech et le sang qui perle de ses lèvres ... nous nageons en plein fantasme ...


Un peu plus loin dans l'histoire, un second souvenir creuse le même sillon :
Encore une fois passive, allongée et offerte Julie est aspergée (d'eau ? de vin ?) par son bourreau favori qui fracasse ensuite la bouteille au-dessus d'elle. La pluie de verre brisé succède ici à celle du premier flash-back.


Sans ménagement, l'homme utilise ensuite un grand tesson pour déchirer la nuisette (et la poitrine) de sa partenaire avant de la rejoindre et de lui faire l'amour sans souci des morceaux de verre pillé qui entaillent leurs peaux.


Isolées et finalement peu exploitées, ces deux séquences justifient-elles seules la vulnérabilité et la sexualité imaginative de Mrs Wardh augurées par le titre ?
Au final, on comprend bien que cette liaison dangereuse a pu marquer et fragiliser l'héroïne et la désigner comme la cible idéale de la machination révélée par la conclusion.
Le personnage principal, psychologiquement peu fouillé, est représenté avant tout comme un objet de désir, une poupée, à laquelle la Fenech prête ses grands yeux de biche frangés de cils au garde à vous, sa peau de lait et sa plastique affriolante.


Julie incarne la femme dans toute sa splendeur et tous ses clichés les plus schématiques : fragile (mais pleine de ressources !), romantique mais aussi passionnée, futile et grave, sage et rangée mais cependant prête à toutes le folies et tous les avillissements ... !
La scène du restaurant au cours de laquelle George lui offre une pomme gravée de son initiale l'érige d'ailleurs un instant au rang d'une sorte d'Eve moderne.


Julie est belle, Julie est riche et insouciante (enfin, presque ...), Julie a un coeur d'artichaud ...
Ballotée entre trois hommes (finalement tous manipulateurs !), l'amant terrible, le mari rasoir et le play-boy de service, elle n'affiche en définitive guère de singularité, en tous les cas rien de bien étrange ni de radicalement vicieux !Et si le twist ultime rétablit quelque peu la donne (l'héroïne prend sa revanche (d'une façon quelque peu nébuleuse !) pour une énième et sympathique version de l'arroseur arrosé) et accorde in fine un peu plus de mordant au personnage (Julie tendait un piège à ceux qui croyaient la posséder !), la conversation finale entre une Mrs Wardh toute en oeillades mouillées d'émotion et le beau docteur d'ors et déjà enamouré achève de convaincre : le seul (et terrible) vice de Julie, c'est les hommes (et par rapport à eux son invariable féminité et tout son attirail séducteur) !


Ces hommes qui ne songent incompréhensiblement ici qu'à la tromper, la malmener, l'utiliser, qu'à la tuer !


Sous ses relents à l'eau de rose (les scènes très "roman-photo" entre Giorgio et Julie), le film cachait une réalité nettement moins fleur bleue : le leurre de l'amour (aussi bien passionnel (et destructeur) que conjugal (et ennuyeux) ou adultère (George n'a séduit la belle que par intéret !))
Hommes et femmes ne sont jamais plus heureux et visiblement épanouis que lorsqu'ils sont en compagnie de leurs congénères du même sexe (Julie avec son amie Carol, Giorgio avec Neil son complice ...) et les femmes ne sont jamais tant désirables que lorsqu'elles sont violentées ou prêtes à succomber sous les assauts d'un maniaque !



Et cet assassin mystérieux et insaisissable, emblématiquement vétu de noir, se fait de plus en plus "extraordinaire" au fur et à mesure de la progression de l'intrigue : dépourvu de visage, vraisemblablement capable d'être au courant de tout et partout à la fois, sa matérialité ne se confirme vraiment que dans la réalité des blessures qu'il inflige ... Et pour cause : il n'est pas un, pas unique, et la menace qui planne sur Vienne n'a finalement rien à voir avec celle qui concerne (et tourmente) l'héroïne !
Martino connait ses classiques sur le bout des doigts : les tueurs et les mobiles prolifèrent ( ici rien moins que 4 personnes si l'on considère tous les acteurs des crimes), les morts s'avèrent des mises en scène, du bluff et les cadavres "rescucitent", la séduction et les démonstrations amoureuses ne servent surtout que la vénalité et l'intéret ... on nage bien évidemment dans un univers de simulacres, de mensonges et d'llusions.

Ainsi, en dépit de ce qu'elle paraissait avancer (d'intrigant ou de sulfureux ...), l'intrigue demeure finalement plutôt classique (en tous les cas pour tout connaisseur de gialli) et ce n'est pas de ce côté là que le réalisateur nous surprendra le plus (même si, ne boudons pas notre plaisir, les coups de théatre et l'emballement de la 2ème partie du métrage fonctionnent très bien et forcent notre adhésion !)
C'est davantage au niveau de sa mise en scène et de ses idées parfois aussi attachantes qu'inédites, que Martino réussit réellement à nous convaincre.
La scène du meurtre de Carol dans le grand parc viennois distille intelligemment son lot d'effêts et sa part d'angoisse ; de la même manière, la chouette séquence du garage souterrain dans laquelle Julie Wardh se retrouve confrontée à un assassin quasi-protéiforme (il semble pouvoir surgir de partout à la fois !), moment lui-même prolongé par cette autre belle scène où l'on suit l'héroïne et son époux dans l'exploration de la demeure de Jean totalement plongée dans une pénombre ô combien inquiétante, démontrent tout le savoir-faire martinien.


Mais, c'est surtout dans les incessants revirements de la dernière partie qu'éclate tout le talent du cinéaste.
Bien sûr, face à la succession haletante des péripéties, la recette tourne presque à la surenchère et au procédé (trahissant toute l'artificialité possiblement absurde du projet) mais comment ne pas savourer le cauchemard interminable de Mrs Wardh clos en beauté sur une mise à mort diabolique maquillée en suicide (le meurtrier veut faire croire que Julie, désespérée, s'est volontairement asphixiée au gaz ; il la chloroforme, prend soin de déposer les empreintes de la belle sur les bandes de chatterton dont il obture toutes les issues, et surtout, glisse un glaçon sur le loquet de la porte qui, par ce stratagème, se refermera d'elle-même de l'intérieur !)
Le suspens total de la séquence, l'agonie de la belle héroïne soulignée par l'unique répercution de ses pulsations cardiaques de plus en plus ralenties, le montage alterné de sa lutte à chaque instant plus incertaine et de l'arrivée interminable de George et du docteur, imposent toute la maitrise et l'inventivité de ce véritable morceau de bravoure !


Semblablement, le meurtre de Jean, refleté dans les lunettes de soleil de son complice (et bourreau !) et, enfin, l'ultime et fantasque révélation qui fait, contre toute attente, resurgir, telle un fantôme, cette femme que l'on pensait morte, achèvent l'oeuvre avec panache.



Cette dernière demi-heure dépasse complètement son côté programmé de 3ème et dernier acte ; elle sublime brillamment ses obligations jouant sur le rythme et les surprises : l'action ne laisse plus un instant de répis, le montage malin sait faire monter la pression, les protagonistes, comme contaminés par l'atmosphère délirante tombent bas les masques, affichant toute leur noirceur, et semblent n'en plus finir de se trahir et de s'éliminer les uns, les autres ... : dans le genre, un réel bonheur de "bisserie" assumée !
Le générique de fin survient, un peu sec ; on peut supposer que le calvaire de Mrs Wardh est bel et bien terminé (quand à son vice ... ?)


Et on ne peut nier, après coups, que Sergio Martino a tout de même bien bossé !
"L'Etrange vice de Mrs Wardh" a attaqué en douceur avançant tout d'abord ses faux-semblants et déroulant sans précipitation les prémices paranoïaques et angoissants de sa vaste entreprise de mystification : dans un premier temps inévitable, les principaux protagonistes sont introduits et la (les) menace(s) mortifère(s) bien plantée(s)(un sérial-killer, le retour et l'omniprésence d'un ancien amant plutôt dérangé, des bouquets de roses rouges mystérieux irrémédiablement accompagnés de messages très bizarres (dont l'un (Ton vice est une chambre close et moi seul en possède la clé)se fera le titre de l'un des derniers (et plus beaux) gialli du cinéaste !))


Rythmé par ses répétitions hypnotiques (les flash-back sado-maso de Julie, la réception des intrigants bouquets, le ballet des personnages masculins autour de l'héroïne (présence récurente et inquiétante de Jean, tentatives de séduction de George, absences ou interventions de Neil ...)) ou brutales (les meurtres commis par le psychopathe), ce premier segment brouille savamment les pistes en avançant tout ce qui sera méthodiquement déconstruit par la suite ...


L'Acte 2 suspend les digressions et décoche ses flèches : Julie s'abandonne à George dans le même temps qu'elle devient effectivement la cible du tueur ; elle se retrouve physiquement impliquée dans tous les sens du terme (sexuellement, mortellement). Les séquences s'allongent (le meurtre du parc, l'agression dans le parking, la maison de Jean et la découverte de sa (fausse) mort ...), les interrogations se multiplient sourdement. La voie est tracée pour le dernier acte, ses changements de décor et ses rebondissements, comme une apothéose !

Visuellement, l'oeuvre s'affirme assez réussie et très soignée, même si l'ensemble souffre de trop de sagesse, d'un côté un peu scolaire et presque retenu.
Les décors parfois joliment kitsch ou évocateurs (L'appartement de Julie et de Neil, le couloir et le salon aux horizontales vertes et bleues, la chambre rouge et blanche ; L'impressionnante maison de Jean ; L'immeuble aux faste décrépi de la victime à la douche ; La grande villa espagnole ...),


les extérieurs bien exploités (Vienne, tour à tour élégante et sinistre ; Les Baléares idéalement ensoleillés ; le parc labyrinthique ...) mais sans emphase ni folklore, ne cherchent pas à déborder de leur aspect avant tout fonctionnel et n'occupent jamais le devant de la scène.


On est loin des délires chromatiques ou architecturaux de Bava ou Argento.
Les jeux sur la lumière s'avèrent plus remarquables : plusieurs séquences tablent avec brio sur les ténèbres et l'obscurité (le meurtre inaugural, le second flash-back, la scène du parking, le cauchemard de Julie, l'intrusion dans la demeure de Jean, la séquence du crime raté et de la fin du sérial-killer, l'effroi de l'héroïne dans la villa déserte ...)


alors que d'autres éclatent d'une blancheur frôlant volontairement la surexposition (la scène "d'amour" dans le hors-bord, celle du meurtre de Jean dans le désert d'une sorte de carrière digne d'un western spaghetti ...)


Les couleurs finalement assez discrètes ne la jouent ni baroque ni onirisme (les scènes de rêves ou de souvenirs ont davantage recours aux éclairages et aux scintillements (de la pluie ou du verre) pour convoquer l'étrangeté) mais elles paraissent néanmoins sciemment distribuées (le bleu pour Julie, le blanc pour George, le rouge pour Carol, le noir pour Jean ...)


Les cadrages et les plans réfléchis et parfois audacieux (le reflet d'un crime dans les verres de lunettes, le découpage habile et contrasté des scènes de meurtre, les différents points de vue de la caméra subjective, une virée galante à moto saisie au plus près de l'engin et de ses passagers, les gros plans emblématiques et les détails quasi fétichistes figés comme des tableaux ...)traduisent là encore l'indéniable talent du réalisateur.



Le travail sur le son (notamment lors de la séquence de la découverte du cadavre de Jean littéralement portée par le plic-plic métronomique et sinistre des gouttes d'eau (ce "gimmick" sera d'ailleurs repris un peu plus tard lors d'un autre beau moment d'angoisse)ou dans l'impeccable scène de la lente agonie de Julie martelée par les battements de son coeur) et la musique entêtante et inoubliable de Nora Orlandi parachèvent l'ensemble justifiant presque à eux seuls l'estampillage "culte" de ce fort bon giallo !



Avec "L'Etrange vice de Mrs Wardh" Sergio Martino amorce prometteusement le courant giallesque d'une carrière que d'aucuns qualifieront surtout d'opportuniste.
Il est vrai qu'appuyé à la production par son frère Luciano, le cinéaste ne cessera pas de surfer sur les vagues successives des modes (et donc de la rentabilité) cinématographiques, s'essayant de l'horreur au faux documentaire choc, du western au film de monstres, de la science-fiction à la comédie grivoise, à toutes les déclinaisons du cinoche d'exploitation ... On peut préférer en déduire le professionalisme, l'anticonformisme, l'ouverture et la "polyvalence" d'un homme sincèrement dévolu à son métier et à la cause d'un cinéma populaire et distrayant.
Quoi qu'il en soit, les conventions du giallo lui laissent plus que jamais l'occasion de mettre en avant ses compétences, l'harmonie sympathiquement brouillonne et désinhibée de son inspiration, la légèreté et la simplicité apparentes de son trait et le dosage impeccable de tous ses ingrédients.
Moins sérieux, moins capiteux, moins cérébral que ses "mentors", Martino sait cependant, indéniablement plus que tout autre, saisir l'essence du genre et la retranscrire dans sa dimension la plus généreuse, la plus directe, la plus fidèle.
Pas de méprise ; ici, c'est le cinéaste qui est au service de son oeuvre et pas le contraire !
Alors, rien ne manque pour la satisfaction de l'amateur :
Mrs Wardh est bien jolie, pas du tout avare de ses charmes et, comme il se doit, bien malmenée ! ; les traquenards, les dangers et les lames aiguisées pullulent ; on évolue au sein d'une jet-set aussi photogénique qu'amorale, ce qui facilite les voyages, le dépaysement ... tout comme les machinations ; les suspects et les fausses pistes s'enchainent sans interruption ; les baisers et les étreintes s'avèrent "empoisonnés" et le sang ruisselle des baignoires et des radiateurs ...
L'héroïne au teint de porcelaine, victime dès le départ, évidemment inquiétée à peine sortie de l'aéroport, dès son arrivée à Vienne, évidemment fragile et de plus en plus fragilisée, pauvre et si vulnérable femme cernée par tous ces hommes, leur dame finalement royalement le pion et gagne haut la main sa revanche !
Vicieuse ?
En tous les cas infiniment moins que tous les autres personnages !
Et c'était peut-être ça, en fin de compte, son fameux et si étrange vice : son impensable naïveté, son invraisemblable absence de noirceur et finalement cette pureté un peu trop hâtivement oubliée sous les souvenirs culpabilisés d'une passion trop déviante ... Impardonnable !




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