






SUSPIRIA

Suzy, une jeune ballerine américaine fraichement débarquée dans une prestigieuse école de danse fribourgeoise, se retrouve propulsée au coeur d'un maelström de crimes, d'horreurs et d'évènements surnaturels.
Face à une police inexistante, la jeune femme se fait l'investigatrice (plutôt à son corps défendant) et découvre finalement le terrible secret qui explique tout : l'école (la ville (et pourquoi pas le monde ?) est le domaine d'une terrifiante confrèrie de sorcières .

Mélange percutant et assez inédit , "Suspiria" brasse pèle-mèle le kitsch, le merveilleux, le gore, le roman gothique , l'Art Nouveau et le psychédélisme.
C'est un "Blanche-Neige" version disco ou l'un de ces romans mièvres d'Odette Joyeux ("L'Age heureux") revu sous acides .
C'est un "Blanche-Neige" version disco ou l'un de ces romans mièvres d'Odette Joyeux ("L'Age heureux") revu sous acides .
Peut-être l'un des plus "abordables", l'un des plus séduisants films de Dario Argento pour ses fluorescences, ses éclats grandiloquents et magnifiques et sa logique de conte de fées moderne.
Ici, tout n'est que profusion, couleurs, scintillements, jusqu'à l'excès : un déversement continu de lumières, de pluie, de sang, de sons et de cris.
La structure de base rappelle, je l'ai dit, celle du conte (beaucoup de films d'Argento y font d'ailleurs plus ou moins songer).
La structure de base rappelle, je l'ai dit, celle du conte (beaucoup de films d'Argento y font d'ailleurs plus ou moins songer).



Dès le générique, un "récitant" plante le décor en voix-off (fond noir sur lequel la distribution vient s'afficher en blanc : unique sobrieté d'une oeuvre qui, dès la minute suivante, s'avèrera tout le contraire ! )

Les personnages sont des archétypes, sans psychologie aucune, utilisés uniquement en tant que symboles et clichés :
la jeune héroïne innocente,
la (les) terrible(s) sorcière(s),


l'amie et confidente,


le jeune premier,
le musicien aveugle,


l'enfant maléfique....

Tous semblent figés dans des postures théatrales et attendues, en dehors de toute référence ou allusion à une réalité et un monde extérieur. On ignore finalement tout de leurs existences et leurs histoires; ils ne paraissent être là que pour servir ou épaissir l'intrigue, distribués dans le camp des victimes ou dans celui des prédateurs. Figures sans plus d'épaisseur et de psychologie que celle de leurs actes terribles et dérisoires, ils sont les instruments du maniccheïsme d'un monde "autre", un monde dont les enjeux nous dépassent tout d'abord, pour finir par se limiter à l'histoire universelle de la lutte de pouvoir entre le Bien et le Mal.


Figures emblématiques mais également lieux communs et attirail du conte :
la forêt,


( à suivre...)
le passage-secret,
la demeure maudite et labyrinthique,
le chemin retrouvé grâce au fil d'Ariane ( ici, le nombre compté des pas des professeurs jusqu'au repaire de la sorcière ),
le breuvage et la nourriture empoisonnés,
le bestiaire obligé ( vers, chien et chauve-souris ),
les envoutements et les sortilèges.


( à suivre...)
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